Ici, nous sommes dans Liège-Bastogne-Liège, en 1980 cette fois. Il fait un temps exécrable, il pleut, il fait très froid, à la limite de zéro. Dès qu’on sort de Liège il faut remonter sur un plateau, on n’a pas fait 20 kilomètres qu’on se retrouve sous une neige qui tombe continûment. Au bout de 70 kilomètres, il ne reste plus en course qu’une soixantaine de concurrents sur 200. On atteint le ravitaillement — il y avait avec moi Maurice Le Guilloux et je pensais à abandonner, au vu des conditions. J’ai dit à Maurice : « Si jamais il neige, on se casse ! Tu fais ce que tu veux mais moi, je me casse ! » Mais pendant une vingtaine de kilomètres : pas de neige ! Cyrille Guimard s’approche de moi et me dit : « Il faut enlever l’imperméable. » Je lui réponds : « Tu es fou ? ! » mais il insiste : « Si, si, la course va commencer ! » …
Liège – Bastogne – Liège 1980, extrait du livre