Ma femme et moi avons acheté la ferme en 1983 : il me restait alors trois années de compétition et c’est d’abord elle qui s’en est occupée. Ce qu’il y a de bien d’abord dans la ferme, c’est l’espace naturel : quand on a vécu douze ans dehors, comme moi, on se voit mal enfermé dans un bureau. La nature, c’est vivant et cette vie-là m’intéresse : quand on fait de l’élevage, quand on fait des céréales, en agriculture en général, à un moment on sème, on regarde grandir et pousser, et on récolte ce qu’on a semé, au propre comme au figuré : on voit si on a bien ou mal bossé. Le rapport à la nature est un rapport de dépendance : selon le temps qu’il fait c’est elle qui nous dit si tel jour on peut semer ou non, récolter ou non…
L’éleveur, extrait du livre